Le NON ! C’est l’avenir !

La moitié des universités bloquées ou occupées, une manif par semaine, une jeunesse en révolte, un militant piétiné, des débordements inquiétants, une fragile - mais réelle, union syndicale, des sondages (pour ce qu’ils valent, on le sait) unanimes, une gauche opportunément combative...et puis ? Rien !

Mr de Villepin ne retirera pas son CPE, nan ! veux pas ! Le CPE, la panacée du plein emploi, la quadrature du cercle, le sirop Typhon du MEDEF, symbole des pires créations libérales à ce jour.

Mais dans quel pays vivons-nous ?

Jusqu’où faudra t’il aller pour que ce pouvoir (illégitime rappelons-le) cesse de gouverner à coup de 49.3, de mépris et de désinformation permanente, et de pratiquer un électoralisme stupide et suicidaire (pour l’avenir).
La rue s’exprime, écoutez-la, nom d’un chien, c’est bien la moindre des choses, non ?

Et elle dit quoi la rue ?

Elle dit NON ! Ce mot diabolique qui se criait déjà le 29 mai. NON ! NON ! mille fois NON ! A la précarité, à la flexibilité, au mensonge, au libéralisme condescendant.

Le peuple (autre mot archaïque aux yeux qui le regardent du balcon) en a assez. Ce qu’il veut c’est tout simplement qu’on entende ses craintes et ses colères. Le bruit de fond risque bien de se transformer en lame de fond. Les gamins de banlieue, les étudiants, les jeunes travailleurs précarisés se dirigent doucement vers l’unité. Continuez d’évoquer mai 68 en souriant, Mme Borloo-Schonberg, mais un conseil en passant, méfiez-vous : il y 40 ans, la France se portait bien, aujourd’hui elle est exsangue, et n’a donc plus rien à perdre. La jeunesse se construira toute seule, par le NON ! et vous n’êtes pas son avenir.