LANCEUR D’ALERTE Fonction salutaire, statut précaire.

Les lanceurs d’alerte sont des scientifiques ou de simples citoyens qui s’expriment à contre courant d’une pensée ambiante consensuelle, en mettant en lumière des risques de santé publique ou d’environnement insuffisamment pris en compte par les approches officielles, qu’elles soient politiques ou économiques.
La notion d’alerte est liée à celle de l’expertise qui, au lieu d’être indépendante et contradictoire, est le plus souvent verrouillée et sous influence des intérêts économiques.
L’amiante en est une illustration tragique puisqu’il a fallu plus de 40 ans entre la mise en évidence du risque de cancer lié à ce matériau, et l’interdiction de son utilisation.
Les lanceurs d’alerte qui parlaient de contamination et des plantes pesticides à propos des OGM en plein champ, se faisaient encore récemment traiter d’obscurantistes. Or ces deux sujets de risques, contamination et pesticides pour les OGM, viennent d’être reconnus par le Chef de l’Etat au Grenelle de l’Environnement.

Liberté,...j’écris ton nom

La liberté d’expression est un droit reconnu par la Déclaration des Droits de l’Homme ainsi que par la Convention Européenne des Droits de l’Homme, article 10 :
« Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d"opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière ». De plus dans une société réellement démocratique, cette liberté vaut non seulement pour informations accueillies avec faveur, mais aussi pour celles qui heurtent ou inquiètent.
(référence : Jurisprudence Cour Européenne des Droits de l’Homme, janvier 1999)
Mais aujourd’hui, en France, mettre sur la place publique un problème de santé publique d’environnement ou de sécurité, peut conduire à la mise au placard, voire au licenciement, comme en témoigne le cas de Christian Vélot.

Mobilisation pour Christian Vélot

Christian Vélot est un scientifique « lanceur d"alerte » sur les OGM.
Pour avoir appliqué à la lettre la vocation du CNRS, acquisition et transmission des connaissances, il est actuellement en butte à des mesures de rétorsion de la part de sa hiérarchie : suppression de budget, déménagement forcé, contrat non renouvelé...
C’est insupportable pour ceux qui le connaissent. Ce doit l’être également pour ceux qui ne le connaissent pas : ces sanctions pour liberté d’expression et de transmission procèdent aussi d’une tentative de retour en arrière, retour au temps où les scientifiques fonctionnaient en secret dans la tour d’ivoire de leur laboratoire. Ces temps-là sont révolus et doivent l’être, parce que la science a évolué et que ses applications concernent la vie des citoyens : dans le cas des OGM, il s’agit de leur santé, de leur environnement, de celui qu’ils vont laisser aux générations futures ; une information indépendante et complète sur ces sujets est donc un droit que nous devons faire respecter.

Ci-jointe, pétition de soutient à Christian Vélot.

Voir en ligne : Fondation Sciences Citoyennes