Traces de luttes, luttes qui tracent … 2011, plus rien ne sera jamais comme avant !

Décidément cette année 2011 n’en finit pas de surprendre, affoler, indigner, mais aussi passionner, motiver, faire espérer !... Comme une impression un peu enivrante d’une accélération inhabituelle et imprévisible de la roue de l’histoire…

Déjà la violence de la crise du capitalisme avait bien bousculé la donne par la volonté de faire payer les plus démunis de moins en moins soumis.

Plusieurs crans de plus avec le tsunami du Japon et la terrible catastrophe de Fukushima, la vague de révoltes/révolutions dans les pays arabes puis le mouvement des « indignés » en Espagne et d’autres pays d’Europe, jusqu’à l’électrochoc de l’« affaire » plus que glauque de DSK…, et voilà que les repères consensuels qui semblaient irrémédiables volent en éclat…

Le fond des choses et des êtres se dévoile un peu plus et les langues se délient aussi de tous côtés… Ca pourrait faire du dégât, voire contrecarrer les scénarios électoraux les plus huilés !

Le nucléaire n’est plus de mise jusqu’en Allemagne même, l’aspiration à la démocratie réelle, aux droit sociaux et au partage des richesses ne sont plus des slogans théoriques, le rejet grandissant des oligarques et des « maîtres du monde », profiteurs avides, destructeurs de vies et de biens communs, n’est plus seulement dans les livres et les journaux alternatifs… jusqu’au féminisme qui retrouve enfin ses lettres de noblesse !

La politique, la vraie, descendrait-elle durablement dans la rue ?

Après l’épisode manqué de l’automne français sur les retraites, nos « décideurs » ont encore du mouron à se faire !

Les graines de contestation de l’ordre établi de ce capitalisme fou, semées depuis des années commenceraient-elles à germer plus largement ?

Localement et à notre niveau, le constat est encourageant : nos soirées de débats Attac sont bien suivies et notamment celle avec le journaliste du Monde, Hervé Kempf, autour de ses livres dont le dernier « L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie » a emballé plus de 80 personnes dans la nouvelle Biocoop d’Epône.

Il y eut aussi cette première soirée très réussie au cinéma ABC de Sartrouville avec le film « Entre nos mains » où le débat sur le système des coopératives d’entreprises a ouvert des perspectives, ou encore le 8 mars avec l’emballant « We want sex equality » au Pandora d’Achères…

Mais surtout, rien que dans le Nord Yvelines, l’engagement citoyen, militant et unitaire continue de se développer, de s’organiser, malgré les embûches, que ce soit pour la solidarité internationale avec la Palestine (Un bateau pour Gaza), la défense des sans papiers, des Roms et leurs enfants, des mal ou sans logis, pour la santé, la défense des hôpitaux comme à Mantes ou Poissy, pour le retour en régie publique de l’eau (dans le Mantois, à Poissy), contre le gaz et pétrole de schiste (le 78 est très concerné)…

Et là on peut dire que le magnifique combat victorieux contre le circuit F1 a porté ses fruits et laissé plus que les traces encore visibles sur le bitume des routes ! Alors pour ce nouveau combat écologique contre les profits et le déni de démocratie, il a suffi de transposer logiquement l’objectif « ni ici, ni ailleurs ! » ainsi que les exigences et pratiques de débat et de fonctionnement démocratiques…

L’ex-collectif Flins sans F1, devenu « collectif sans fin » a mis tout naturellement ses forces et ses outils au service du « collectif non au gaz et pétrole de schiste Seine aval ».

Puisse cet exemple faire des émules : oui, quand on lutte collectivement, ça laisse de bonnes traces et plus rien n’est jamais comme avant.

Car, passée la résignation, dépassée l’indignation, on comprend alors que le temps de l’engagement permet de construire cet autre monde possible, du local au global !

Ecoutons, suivons les indignados :
  • "Vous sauvez les banques et vous volez les pauvres"
  • "On ne veut pas de ce monde qui ne veut pas de nous.”
  • "Nos rêves ne tiennent pas dans vos urnes"
  • "Si vous nous empêchez de rêver, nous vous empêcherons de dormir !"