Nous ne paierons pas leur dette !

Afin que la France restaure ses finances publiques, que ses
entreprises redeviennent compétitives,
les experts et éditorialistes patentés
nous assurent qu’une cure sévère
d’amaigrissement budgétaire s’impose, avec des
mesures d’austérité visant à réduire encore plus le
« coût du travail » et les services publics.

Mais une version alternative à celle de ces
experts « nouveaux chiens de garde » du
système, apparaît mieux fondée. Selon le rapport
sur « La dépense publique et son évolution »,
publié par Bercy, la part des dépenses publiques
dans le PIB français est passée de 52,8 % dans les
années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000.

Ainsi, si les déficits et la dette ont
flambé, ce n’est certes pas le fait d’une
envolée des dépenses publiques.

Si la dette en 2012 grimpe à hauteur de 87% du
PIB, il y a deux raisons : d’une part la réduction
drastique des recettes due notamment aux
exonérations et baisses d’impôts consenties aux
rentiers et grands actionnaires dans les années
2000 - chiffrées par le rapporteur du budget, à plus
de 100 milliards d’€ par an, d’autre part,
le montant abyssal des intérêts d’emprunts versés
aux banques privées d’un montant de 1408
milliards d’€. Un hold-up vieux de près de 40 ans
autorisé par cette loi Giscard de 1973 - reprise par
les traités de Maastricht et de Lisbonne - qui
interdit au Trésor Public d’emprunter
directement à la Banque de France à un taux
d’intérêt faible ou nul, et obligeant le financement
des emprunts auprès du marché financier.

Nous ne rêvons pas : sans cette loi
scélérate qui nous plonge dans
l’austérité, la dette publique serait
quasiment inexistante et
permettrait d’en finir d’urgence
avec la pauvreté.

Cette dette est celle de la finance
et du néolibéralisme, pas celle
des assurés sociaux ni des
citoyens.

La solution réside dans une
réforme fiscale revenant sur les
cadeaux fiscaux cumulés depuis
de longues années couplée à la
mise sous tutelle du secteur
financier par la société civile.

Pour alléger le fardeau de la dette,
maintenir les services publics et la
protection sociale, engager une
véritable politique écologique,
le débat démocratique
devrait déterminer quelle part de
cette dette est illégitime,
(c’est-à-dire contractée au nom
d’arguments infondés et au
bénéfice d’intérêts particuliers)
et, le cas échéant, décider un
défaut de paiement de cette partie
de la dette.

C’est pourquoi un appel pour un
« Audit citoyen de la dette
publique » a été lancé

mi-octobre par des personnalités
et nombre d’organisations
syndicales, associatives et
politiques, rejoints depuis par
plus de 50 000 citoyens
(http://www.audit-citoyen.org/).

Cet appel exige un moratoire sur
la dette publique et que soient
rendus publics les conclusions de
l’audit.
Des collectifs locaux (déjà plus
d’une centaine) se créent dans de
nombreuses localités pour
proposer aux citoyens de
s’emparer de ce débat.

Celui de Houilles / Sartrouville
s’est constitué en novembre a
commencé son activité publique.

ATTAC 78 Nord propose que
partout où cela est possible,
cette initiative soit démultipliée.

Les citoyens veulent pouvoir
peser sur leur avenir et stopper
les dégradations sociales et
écologiques qui les indignent. Une
insurrection démocratique
citoyenne est nécessaire.

Pour ne pas payer LEUR dette, imposons NOTRE démocratie !