Sarko et Cie dégagés... Tout reste à faire !

Le résultat de la Présidentielle 2012, pour souhaité qu’il fut depuis 5 ans, ne doit pas faire oublier trois points :

1/ Le score élevé du FN tend à prouver que les différentes stratégies tentées ça et là pour le faire reculer échouent de toutes parts. L’appel aux urnes (stratégie de gauche) a été entendu mais ne résout rien et, désormais, il n’est plus possible d’associer abstention et montée du FN.
De la même manière, la campagne extrême-droitiste de N.Sarkozy (stratégie de droite) n’aura en rien « siphonné » le vote frontiste : bien au contraire.
Aux voix du FN, il faut donc maintenant ajouter celles de la Droite Populaire. Globalement, les idées d’extrême droite ressortent renforcées et légitimées suite à la campagne.

2/ Le choix du candidat PS s’explique en grande partie par la très forte volonté de dégager le président sortant et sa politique antisociale de casse.
Le vote Hollande est beaucoup plus un vote « contre » qu’un vote « pour » (et ce fut un choix difficile pour certains d’entre nous, entre blanc, abstention et PS … le débat continue !). Son programme ne fait pas illusion : les mesures économiques préconisées ne s’éloigneront pas, fondamentalement, de celles de son prédécesseur.

3/ Le Front de Gauche, dont le report des voix a largement contribué à la victoire de F. Hollande, aura marqué cette présidentielle par la dynamique de sa campagne.
Est-il susceptible de bousculer le jeu traditionnel de l’alternance UMP/PS, suivant en cela l’exemple grec ?
En Grèce, Syriza (équivalent du Fde G) distance le Pasok (PS grec) et les deux principaux partis n’ont plus, à eux deux, la majorité absolue.
Gageons en tout cas, qu’on y soit ou pas, que la dynamique du FdG ne s’arrêtera pas là et qu’elle servira à rappeler - et pas seulement en paroles - au président et sa majorité, de manière systématique qu’un tournant de la rigueur le fragiliserait irrémédiablement .
Quoiqu’il en soit, cette élection, ayant permis à la gauche de la gauche de s’exprimer selon diverses modalités, ne peut suffire à elle seule à construire une véritable alternative de rupture.

Une démocratie réelle, directe, doit s’imposer pour sortir de ce monde absurde qui nous mène dans le mur.
La représentation politique par l’oligarchie empêche les citoyens de s’organiser collectivement, par la base, afin de décider eux-mêmes de leur avenir. Si le vote permet de dégager le pire président de la 5ème république, les luttes sur tous les fronts (défense des services publics, combat contre le racisme, recherche d’alternative au capitalisme…) demeurent irremplaçables.

Ces luttes, ATTAC les mène, avec bien d’autres, au quotidien. Sarkozy, c’est fini, enfin ! Mais tout reste à faire et… tout est possible !

Eloi