Après un été sous pression, réfléchissons, débattons, agissons !

Depuis cet été nous avons été envahis par des informations et des
questions sur la très libérale Loi Macron, la crise grecque,
les noyades de migrants en Méditerranée, la question des réfugiés, les
expulsions de Roms, le chômage qui ne baisse pas, les services publics
et les libertés encore attaqués… amplifiant une grande colère
sociale qui devra trouver son expression au-delà des conflits locaux
ou des urnes.

Mais parfois aussi nous apprécions des notes d’espoir  : comme le Tour
et les Villages Alternatiba en regard de la COP21 sur le réchauffement
climatique, la victoire des Fralib, les premières mesures contre les
paradis fiscaux, l’unanimisme des pro Tafta [1] ou du TPP [2], l’élaboration d’un « traité des peuples » sur les multinationales.

Dans notre pays, en Europe, la démocratie est à rude épreuve : la loi
Macron est passée en force (49.3) ; sous la menace de l’Union
Européenne, le gouvernement grec a signé, contre l’avis de son peuple,
un accord prônant des mesures d’austérité qui met le pays sous
tutelle.

Que nous a encore appris la crise grecque ? Que ce
sont les rapports de force qui décident, que l’Union
Européenne est en fait, une construction visant à
défendre des intérêts de classe, ceux de la finance.

L’austérité que l’UE impose, apparaît pour ce qu’elle
est :
un choix politique au service des banques et des
classes dominantes, contre la démocratie, s’abritant
sous des logiques comptables et des
pseudo-expertises.

Rien à voir avec une construction humaine qu’elle
prétend être, devant être solidaire des peuples au lieu
de les faire souffrir et de déposséder les états.

Quelle stratégie mettre en oeuvre pour rompre avec
les politiques néolibérales destructrices et
mortifères ?

« Aider » les banques à payer leurs impôts en
multipliant les actes de désobéissance civile :
réquisition de 196 chaises dans les agences de
banques les plus implantées dans les paradis fiscaux.
La campagne ATTAC Anti-requins 2014 a payé en
partie : sous la pression des citoyens, la Société
Générale retire son projet de mine de charbon Alpha
Coal en Australie.

(voir le kit anti-requins : les requins.org)

En 2015, deux nouveaux requins ont été
choisis : Total pour son implication dans les projets
d’extraction de gaz de schiste en Algérie ;
Sofiprotéol-Avril pour qu’elle se retire des projets
d’usines de 23000 porcelets des Sables d’Olonne, et
de Trébrivan dans les Côtes-d’Armor.

Que dire de l’asile de ceux qui fuient les guerres de
Syrie, d’Irak, et d’Afghanistan, si ce n’est qu’il devrait
être une évidence !
Cela ne doit pas se faire au
détriment de ceux obligés par la misère, l’avenir
bouché, ou bientôt le climat, de quitter leur pays.

L’organisation du commerce international détruit
l’agriculture vivrière de ces pays (vente de poulets
bretons moins chers que les locaux, accaparement
des terres agricoles) et les multinationales
continuent de piller leurs ressources naturelles.

Sur le plan international, depuis 2012, des centaines
d’organisations locales, nationales et internationales
se sont regroupées et travaillent à l’élaboration d’un
Traité des Peuples sur les multinationales.

Ce Traité regroupe à la fois des propositions
juridiques visant à contraindre les agissements des
multinationales et une série d’alternatives, afin de
montrer qu’il est possible d’organiser la vie
économique des populations et des territoires sur
d’autres principes.

L’objectif est d’aboutir à l’adoption finale et
symbolique de ce traité lors des initiatives de la
société civile qui se tiendront à Paris, parallèlement à
la COP 21 fin décembre (www.stopcorporateimpunity.org).

Ce processus long est complémentaire aux
mobilisations locales essentielles (Stop Tafta,
anti-requins, pour les droits et les services publics, sur
le climat ...) que nous menons au quotidien.

Fabienne et Marie-Pierre, pour le CA Attac 78 nord

Notes

[1TAFTA : Traité Transatlantique USA/Union Européenne

[2TPP : Traité Transpacifique USA/ Zone Pacifique qui se fissure