CR de Livre-débat

CRIME CLIMATIQUE STOP, l’Appel de la société civile

Le 4 novembre 2015 a eu lieu à la librairie la Nouvelle Réserve à Limay, un débat autour du livre CRIME CLIMATIQUE STOP, l’Appel de la société civile, avec Ch.Bonneuil d’Attac dans le cadre Mantois et Climat. Vous en trouverez le compte rendu sous la video d’une interview de Christophe Bonneuil (merci à Joël de cet excellent résumé).

A l’invitation du Comité local Attac 78 Nord, une passionnante soirée s’est déroulée avec Christophe Bonneuil à la "Nouvelle Réserve" de Limay. Historien au CNRS, directeur de la collection "Anthropocène", au Seuil, il a notamment écrit "L’Evénement Anthropocène. La Terre, l’histoire et nous" (2013). Il milite aussi à Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne), et travaille dans sa commission "Ecologie".

Il est venu parler d’un ouvrage collectif majeur qui a pour objet la crise climatique. Loin des poncifs médiatiques relatifs à la COP 21 (21ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques), ont été exposés les véritables enjeux : l’incertitude générale en place d’une relative stabilité dans tous les ordres naturels et sociaux ; la force comme horizon et la domination sans partage des problématiques géopolitiques avec une concurrence guerrière pour les espaces fonciers et le poids insoutenable des réfugiés climatiques ; la fin de l’illusion que la démocratie était un progrès acquis.

Ce n’est pas la peine de tirer des plans sur la comète de 2030 ou sur celle de 2050. Nous avons 5 ans devant nous. Nous sommes maintenant pris dans une course de vitesse.

Dès lors, la stratégie n’est plus comme à la conférence de Copenhague en 2009 de chercher à faire pression sur les chefs à plumes pour qu’ils prennent les bonnes décisions. Son échec avait alors conduit à la démoralisation de nombreux militants. La stratégie est de profiter de cet "événement", dont on sait déjà qu’il ne sera pas à la hauteur du problème, ne serait-ce que parce que si accord il y a, il ne sera suivi d’aucune sanction s’il n’est pas respecté.

Profiter de l’événement, cela veut dire amplifier, approfondir et prolonger durablement le mouvement mondial né des déjà-catastrophiques conséquences du dérèglement climatique. Ce mouvement multiforme s’est épanoui un peu partout, y compris de manière déterminée dans des lieux que l’on n’attendait pas comme la Chine, où il connaît une vivacité impressionnante.

L’amplifier en faisant apparaître toutes ses composantes dans un espace politique où elles ont peu droit de cité. Cela se fera d’abord les 28 et 29 novembre à Paris, dans les villes de France, dans les villes du monde pour dénoncer le "crime climatique", en pointer les responsables et appeler à la justice.

L’approfondir pendant le Sommet du 7 au 11 décembre en investissant la ZAC, Zone d’Action pour le Climat, où se dérouleront AG quotidiennes, rencontres avec diverses communautés en lutte, actions citoyennes diverses.

Le prolonger dès la fin du Sommet, par une mobilisation de masse pour la Justice climatique, à Paris le 12 décembre. Il s’agira dès lors de faire entendre de façon définitive l’Appel de la société civile. "Crime climatique. STOP"’. C’est que, à bien lire ce livre, c’est bien de crime qu’il s’agit. Le dérèglement climatique tue les plus pauvres et les plus fragiles. Le témoignage des victimes est effrayant. Et derrière ce crime, il y a des responsables qui font des choix précis, non pas en fonction des intérêts des humains, mais d’abord en fonction d’intérêts particuliers financiers.

Peut-on citer Desmond Tutu ? "Nous avons combattu l’apartheid. Aujourd’hui, le changement climatique est notre ennemi à tous".

Il faut lire ce livre car il réconcilie tous ceux qui, du marxisme de Marx à l’écologie politique, commencent à percevoir que la Terre et l’histoire sont liées et que la révolution géologique que nous vivons, née de deux siècles de dérèglement du cycle du carbone, est en train de créer de nouvelles conditions pour la vie sur terre.